L’homme est depuis longtemps familier de nos contrées, vestiges danubéens (- 4000 av. J.C.) en amont, à Breuil, silex taillés et polis, armes, poteries. Sur la pente nord du Mont Saint Mard, un monument mégalithique « La pierre tournante », sous lequel on a découvert en 1865, 18 squelettes disposés en 3 étages, datant de 2500 à 1700 av. J.C.
Dans l’emprise actuelle du village, entre la Belle Assise et la rivière, se trouve un site connu : une importante sépulture datable de la Tène 1 (450 av. J.C.) avec bracelets et torques : monnaies gauloises à proximité sur le « Plat port » ; de la tégula (tuile), des fondations en moellon, de la monnaie romaine en argent, de la poterie datable de la 2ème moitié du 2èmes. ap. J.C., au « Château de Galle », près du cimetière actuel.
Le village est placé entre Soissons, séjour des Mérovingiens et Compiègne qui vit beaucoup les premiers Carolingiens. Sur cette place, la ferme du Prieuré, est ce qu’on appelle une ferme de Saint Médard. Son origine est le Monastère fondé par Saint Drausin, évêque de Soissons, en 657, sur un ancien domaine mérovingien acheté à l’abbaye de Choisy. Les moines de la fondation venaient de ce lieu. Dès 893 ce n’est plus qu’un prieuré simple, dont le Prieur est le seigneur du village qui se forme autour du monastère. Le bénéfice à l’abbaye de Saint Médard, qui nomme le prieur, possède le droit de haute, moyenne et basse justice.
L’abbaye de Saint Médard avait, depuis Louis le Pieux (en 827) le monopole de la Monnaie à Soissons, sept abbayes sous sa dépendance, de nombreux marchés, dont celui de Rethondes et avait de larges relations commerciales avec la Flandre.
De cette époque, il ne subsiste plus que des parties de la chapelle. La ferme fut probablement reconstruite à la fin du XIVème s. après avoir été ravagée par les anglais, sans pour cela être fortifiée. Au début du XVI ème s. ; le logis fut réédifié contre la chapelle. La grange aux dîmes, accessible par la rue Croisette, a été construite en 1647 (clef d’un linteau de porte). Au pignon de la chapelle tailloirs carolingiens sur les piliers de part et d’autre de la petite fenêtre. Le choeur de celle-ci est agrémenté, sous l’égout du toit, d’une bande lombarde, celle-ci de beauvaisis, qui en dehors d’un aspect esthétique certain, a un rôle fonctionnel non moins certain.
L’église paroissiale, sur cette même place, est probablement du XI ème s. Elle a été dotée d’un nouveau choeur et rallongée à l’époque de Philippe IV Le Bel. Elle a servi de salle commune quand cela était nécessaire et plus particulièrement à l’époque de la Révolution. Le 10 novembre 1918, FOCH et WEYGAND sont venus s’y recueillir. Le vitrail du fond du choeur commémore le 20ème anniversaire de l’Armistice. Cette église est peut-être une grange de l’Abbaye ou du Prieuré qui aurait été aménagée à l’époque de Philippe IV le Bel ?
A l’époque de la Renaissance, construction d’un Manoir Seigneurial. Avant la Révolution, les habitants jouissaient de droits d’usage en forêt de Laigue : bois mort et pâturage des bestiaux, et payaient pour en jouir une redevance de 100 sous au couvent de Sainte Croix d’Offémont. A l’époque de la Ligue, Antoine Rieux, enfant de Rethondes, se signale par ses exploits : un moment possesseur de Pierrefonds, il se paye sur l’habitant : vols, rapines, droits divers et exactions. A deux reprises il participe à la défense de Noyon contre Henri IV. Plus tard il lui tend une embuscade alors qu’il va voir Gabrielle d’Estrées, il est pris puis échangé, il se retrouve libre. Quelques mois plus tard il recommence, est pris, jugé et condamné à être pendu. Sa tête est alors exposée, accrochée à l’entrée de la porte chapelle à Compiègne. Ses complices subissent le même sort (1593).
L’Armistice : c’est dans une clairière, où une voie de chemin de fer avait été aménagée en épi de tir, pour accueillir, sur des wagons, des pièces d’artillerie de marine de gros calibre, à partir d’une dérivation établie à la gare de Rethondes, sur le RN 3 1, que fut signé l’Armistice du 11 novembre 1918. Hitler, prenant à contrepied toutes les décisions du Traité de Versailles (28 juin 1919), vint signer, en ce même lieu, l’armistice du 22 juin 1940.
A la clairière se trouve un musée relatant l’histoire des armistices. Notre région fut imprégnée par la grande Guerre, où le Front après quelques mouvements, s’est fixé durablement, on voit passer les soldats qui vont au front à TRACY-LE-MONT, ou en descendent, sans compter les approvisionnements en vivre et en munitions. La Borne Poincaré, maintenant sur cette place, mise en place sur la route, à mi-parcours de Rethondes à Saint Crépin aux Bois, pour honorer les territoriaux qui ont réparé et entretenu ce chemin mis à mal par de nombreux convois.
Le 13 novembre 1921 la Commune de Rethondes a reçu la Croix de Guerre pour sa tenue pendant la guerre au cours d’une cérémonie cantonale où de nombreuses communes furent honorées.
La construction de la plupart des maisons de Rethondes est postérieure à 1820, elle est typique du battis soissonnais : élévation en moellon ou en pierre de taille, pignons à pas de moineaux pour les habitations, à pente continue pour les granges ; les couvertures en tuiles plates sont en général les plus anciennes, les anciennes chaumières ayant été recouvertes en ardoises (Ardennes) ou en tuile à emboîtement. Tous les chaumes ont été remplacés à partir de Napoléon III jusqu’en 1905 environ.
Armoiries de Rethondes : « De gueules à la crosse et à la lance tous deux d’or posées en pal, la lance à senestre, ornée d’un fanon d’argent timbré d’un aigle de sable, le tout côtoyé de deux fleurs de lys d’or ». Ces armoiries sont celles de l’Abbaye Saint Médard de Soissons.
Il est exact que Rethondes fut fondé vers 657 par Saint Drausin, Evêque de Soissons qui avait acheté l’endroit à l’abbé de Choisy. Il y fit édifier les édifices où il réunit une petite communauté, dont la renommée attira une véritable affluence de sujets de mérite.
Néanmoins, la communauté de Rethondes ne poussa pas son existence au-delà de trois siècles et, dès 893, elle n’était plus qu’un prieuré simple, du titre de Saint-Pierre, dépendant de Saint- Médard de Soissons et dont le titulaire, comme héritier des anciens abbés, conservait le droit de justice sur le village de Rethondes qui dut se former autour du monastère.
Saint Drausin mourut en 674/675 à Soissons et non pas à Rethondes.
A la veille de la Révolution, l’abbaye de Saint-Médard était toujours seul seigneur de Rethondes : le curé et le prieur étaient nommés par l’abbé. Les dîmes étaient prélevées pour un quart par le prieur et 3/4 par le curé. Le prieuré était un « prieuré simple ». Il en subsiste encore de beaux restes près de l’église avec sa chapelle particulière qui fut un bel édifice roman.
Abbé PECHEUR – Annales du diocèse de Soissons t. I
MERMET – Essais historiques sur le canton d’Attichy
HOULLIER – Etat ecclésiastique & Civil du Diocèse de Soissons 1783
Blason de Rethondes
Le prieuré et la seigneurie ayant toujours appartenu à l’abbaye royale de Saint-Médard, il est régulier que son blason soit celui de l’abbaye, il était
» De gueules à la crosse et à la lance tous deux d’or, posés en pal, la lance à senestre ornée d’un fanon d’argent timbré d’un aigle de sable, le tout côtoyé de deux fleurs de lis d’or »
La lance en question est celle de Saint-Sébastien (patron des archers dont l’abbaye possédait les reliques). En la plaçant dans leurs armoiries et sur leurs monnaies, les bénédictins de Saint-Médard ont voulu rappeler la frayeur de Gothelon, duc de Lorraine.
Gothelon retenait indûment des fiefs qui appartenaient à l’abbaye. Pour lui faire rendre gorge, Saint-Sébastien lui apparut en songe et le menaça de cette lame, et le duc restitua.
Plus tard, les moines ajoutèrent au fanion blanc fixé à la lame l’aigle noir destiné à rappeler que l’abbaye avait été chère à toute la famille de Charlemagne.
En dépouillant les registres de l’état civil de la commune dont certains actes remontent au début du XVII ème siècle, on rencontre, à plusieurs reprises, une demoiselle : Isabelle de Sermaize dont les filleuls, s’ils sont garçons s’appellent Antoine, du nom de son père, ou Isabelle si ce sont des filles. Qui sont ces de Sermaize? Antoine, le père d’Isabelle, paraît être le frère d’Hélène qui fut l’épouse d’Antoine de Rieux, Capitaine de la Ligue et célèbre à son époque.
A la fin du XVI ème siècle, les Rieux tiennent la maison forte de Rethondes. L’histoire veut que le grand-père soit maréchal-ferrant, certains disent qu’il était laboureur.
En cette période, la France est très partagée entre catholiques et protestants : d’un côté, la Ligue, confédération catholique fondée par le duc de Guise en 1576 pour défendre la religion contre les protestants et par contrecoup, renverser Henri III et se placer, étant chef des Ligueurs, sur le trône de France et, de l’autre côté, les Royalistes. Henri IV, en abjurant le calvinisme mit fin à la Ligue.
Qui est Roi de France à cette époque? Henri III(1551-1589). Il succède à Charles IX en 1574. Le royaume est partagé entre les protestants d’Henri de Navarre (futur Henri IV) et les catholiques du Duc de Guise. En 1588, il convoque à Blois les Etats Généraux et fait assassiner Henri de Guise, l’un des instigateurs de la Saint Barthélémy et son frère, le Cardinal Louis de Lorraine. Henri III meurt assassiné en 1589.
Henri IV(1553-1610), beau-frère du précédent, fondateur de la dynastie des Bourbons. Roi de Navarre, il doit reconquérir le Royaume de France. Il abjure le protestantisme en 1593 et se fait sacrer Roi à Chartres en 1594. Les Parisiens sont tout heureux d’accueillir leur nouveau Roi. Il rétablit la paix religieuse par l’Edit de Nantes en 1598. Il est assassiné par Ravaillac en 1610.
L’Eglise et les Papes : Grégoire XIII, surtout connu par la réforme du calendrier, appelé depuis calendrier grégorien, adopté par la France en 1582. En 1584, il approuve les plans de la Ligue, mais ne fait rien, sinon distribuer des Indulgences.
Sixte V 1590 n’approuve pas la Ligue, mais publie une bulle le 10-09-1585 où il excommunie le Roi de Navarre et le Prince de Condé qui protestent. Grégoire XIV, lui, se déclare pour le parti de la Ligue contre Henri IV, mais les évêques de France assemblés à Chartres déclarent nulles et dépourvues de justice les bulles de ce pape. Il meurt en 1591. Clément VIII 1605.En 1592, au début de son pontificat, il se laisse tromper par les Espagnols et les Ligueurs au sujet des troubles en France, mais il change de dispositions à l’égard d’Henri IV et lui accorde l’absolution en 1595.
De Rieux, dans ce contexte, avait beaucoup de bonnes raisons d’être ligueur :
- Depuis le traité de Nemours (07-07-1585), Soissons, dont Rethondes dépendait(Eglise, Administration…) avait été cédé aux Guise et ainsi voué à la révolte. Par contre, Compiègne reste toujours Royaliste.
- Les Etats Généraux de Blois et assassinat du Duc de Guise.
- Son père vient de se faire tuer pour la Ligue devant Orléans
- L’Eglise a excommunié Henri de Navarre.
- Il veut en découdre, comme on dit maintenant.
Messieurs Graves et Caillette de l’Hervilliers dans leurs textes, un peu différents, mais cependant complémentaires, nous racontent la suite.
Le château de Pierrefonds fut occupé à la fin de 1588 par les ligueurs. Le commandant Nicolas Esmangart (qualifié Ecuyer, Seigneur du fief de Bournonville, assis à Fontenoy-les-Pierrefonds, démembrement Octobre 1573), s’étant retiré avant l’attaque.
Antoine de Saint Chamant devint capitaine pour la Ligue de Pierrefonds et de la Ferté-Milon ; il demeure dans ce fort et plaça dans l’autre comme son Lieutenant, un partisan nommé Rieux, petit-fils d’un maréchal-ferrant de Rethondes. Celui-ci accepta l’emploi pour lequel il ne demanda ni argent ni soldats mais seulement la permission de vivre aux dépens des royalistes et de recruter sa troupe ainsi qu’il l’entendrait. Il se forme donc une armée composée d’hommes capables de tous les crimes par l’espérance du butin et de l’impunité. Ainsi organisé, Rieux orchestre ses rapines à 5 lieues à la ronde, détroussant les passants, les convois, coupant les communications, couvrant le pays de brigandages et d’assassinats. Rieux, en prenant Pierrefonds, s’attribue la noblesse, prend le titre de Comte et Seigneur de Pierrefonds, ainsi qu’on le voit dans un manuscrit de la bibliothèque de Senlis : « Ordonnances et statuts du noble château de Pierrefonds, lesquels ont été rédigés et compilés par le commandement du très illustre, très magnifique, très haut et très puissant Seigneur, Monseigneur de Rieux, comte et châtelain de Pierrefonds ». On a dit de lui : « Il unissait le courage du soldat, l’habileté du capitaine, la forfanterie du gascon et la cruauté du chef de bandits ».
Henri IV envoya au mois de mars 1591 le Duc d’Epernon pour réduire le Château. Celui-ci, honteux d’un pareil adversaire, négligea les opérations et dirigea mal des batteries. Le canon de Rieux fit taire promptement le sien et une blessure l’obligea de lever le siège. Il fut blessé d’une arquebuse qui lui perça la joue, lui abattit quelques dents, la balle étant sortie en dessous du menton.
Ce succès porta à son comble l’audace de Rieux : ne se bornant plus à la vie de partisan, il aida les Ligueurs partout où l’on réclamait son secours. Ainsi, il parvint avec 1000 hommes à entrer dans la ville de Noyon (500 cavaliers : la vieille chronique les appelle « maîtres » accompagnés chacun d’un mousquetaire en croupe), investie par Henri IV, ce qui prolongea le siège de 21 jours. Noyon fut prise le 17-08-1591. Le Roi refuse de comprendre Rieux dans la capitalisation, mais il vint à bout de se sauver la nuit par-dessus les murailles et regagner Pierrefonds où il recommença le cours de ses dégradations.
Le Roi détacha alors contre Rieux le Maréchal de Biron avec un train de grosse artillerie. Cette nouvelle attaque dure 15 jours sans succès. On rapporte que sur 800 coups de canon tirés par l’armée royale, cinq seulement touchèrent les tours. Et Biron écrivait : « Mais la muraille est de si bonne étoffe et si épaisse que tout ce qui fut tiré ne fit pas beaucoup d’effet ». Rieux démontait les batteries après leur premier feu. Le maréchal ayant perdu beaucoup de monde décampa au mois de septembre 1591, ayant pris du retard sur les ordres donnés par Henri IV de venir à bout rapidement du château et d’aller au siège de Rouen.
Le partisan reste maître du pays pendant 15 mois. Par la Ligue à cette époque, il est nommé gouverneur de Laon. Il tente, en janvier 1593 d’enlever Henri IV qui, de Compiègne, voulait se rendre à Senlis, projet dont l’exécution déjà commencée, n’échoua que par un incident imprévu : un paysan passe par hasard à travers l’embuscade et raconte aux proches du Roi ce qu’il a vu. Et la Marquise de Monceaux, qui deviendra l’année suivante Duchesse de Beaufort, Gabrielle d’Estrées, convainc le Roi de prendre une autre route. Il échappe ainsi à l’embuscade, conduit par des gens de Compiègne qui connaissent bien la forêt.
Un mois plus tard, Rieux fut accueilli comme un chef distingué dans l’assemblée de la Ligue réunie à Paris sous le prétexte d’états généraux (ouverture fin janvier 1593) mais il touchait au terme de ses exploits. La garnison de Compiègne parvint à le saisir dans une embuscade, alors qu’il tentait de traverser la rivière pour venir à Rethondes, voir les siens. Il est jugé comme régicide. Miron, Maître des requêtes de l’Hôtel du Roi, le condamne à la peine de la hart (pendaison). Il est dégradé de sa noblesse. Il fait amende honorable au portail de l’église Saint Corneille. Il est pendu place de l’hôtel de ville et sa tête, fichée sur un poteau, est placée à la porte du Connétable ou porte Chapelle…C’était le 11, le 12 ou le 16-03-1594, les auteurs ne sont pas d’accord sur la date de sa mort.
Ses compagnons furent pris à Pierrefonds, on en pendit 80 à Compiègne et 11 à Senlis.
Sa femme, Hélène de Sermaize reçut de Henri IV des lettres de réhabilitation et put ainsi conserver Rethondes.
Bibliographie:
– Histoire de Soissons, T. II, Claude Dormay
– Annuaire statistique et administratif du Département Oise (1840)
Canton d’Attichy, Ville de Pierrefonds, Graves.
– Souvenirs historiques et archéologiques de la forêt de Compiègne.
Caillette de l’Hervilliers.
Document de Jean-Charles Béjot
L’ Armistice du 11 novembre 1918
Lorsque fut décrété l’ordre de mobilisation générale, en pleine moisson, le 2 Août 1914, des centaines de milliers de Français furent appelés à prendre les armes afin de défendre le territoire national. Dans leur immense majorité, ces hommes vivaient du travail de la terre.
Défendre une terre que l’on savait nourricière, au gré des intempéries et malgré la dureté du labeur, était dans la nature même d’un peuple paysan- au sens noble du terme- qui venait à peine de découvrir le cheval-vapeur. Héritiers d’une longue tradition rurale, ils ne s’imaginaient pas, pour les plus chanceux d’entre eux, qu’ils ne moissonneraient plus leurs champs, qu’ils ne vendangeraient plus leurs vignes avant 1919 , et pour certains de retour d’Orient, pas avant 1920 !
Dès l’échec de leur contre-offensive de juillet 1918, les Allemands ont compris qu’ils n’avaient plus aucun espoir d’arracher la victoire.
Fin septembre 1918, dans son quatier général à Spa, le Chef des armées allemandes, ErichLudendorff, a un entretien dramatique avec l’empereur Guillaume II: la situation militaire étant désespérée, la demande d’ un armistice est devenue inévitable.
C’est à Matthias Erzberger, Secrétaire d’Etat impérial, que revient la pénible tâche de négocier l’armistice.
En France, la demande d’un armistice fait débat. Le Président de la République Raymond Poincaré et le Général Pétain voudraient profiter de l’avantage militaire pour chasser les Allemands de France et de Belgique, envahir l’Allemagne et signifier à celle-ci l’étendue de sa défaite.
Mais le généralissime des troupes alliées, Ferdinand Foch et le chef du gouvernement, Georges Clémenceau ne croient pas l’armée française capable de se battre encore longtemps.
En Octobre 1918, le Maréchal Foch, commandant en chef des armées alliées, fut chargé de signifier aux plénipotentiaires allemands de se présenter aux avant-postes français sur la route de Chimay à La Capelle-en Thiérache (Aisne). Le commandant de Bourbon-Busset accueillit la délégation allemande le 7 novembre en soirée.( legénéral Von Winterfeld, le Comte Oberndorff, le Capitaine de Vaisseau Vanselow, plusieurs officiers d’Etat-Major, deux experts financiers et le Secrétaire d’Etat Erzberger).
Le Maréchal Foch souhaita un lieu discret pour recevoir les Allemands.De la gare de Rethondes partait en forêt de Compiègne, sur quelques centaines de mètres, une double voie de chemin de fer alimentant un épi de tir pour l’artillerie appelé « épi de tir de Rethondes » Ce lieu, qui devint « La Clairière de Rethondes »,fut choisi par l’Etat Major du Maréchal.
Dans son train de commandement, le Maréchal Foch,accompagné de la délégation française ( Amiral WemyssGénéral Weygand et plusieurs Officiers d’Etat-Major) , arriva le 7 novembre à la Clairière de Rethondes
Le 8 novembre à 3 heures 45 du matin, la délégation allemande est conduite en gare de Tergnier.Un train, spécialement aménagé à son intention, quitta aussitôt Tergnier pour l’épi de tir de Rethondes.
A 9 heures, la délégation allemande est reçue par le Maréchal Foch qui , après lui avoir fait lire les conditions d’un armistice , demande une réponse pour le 11 novembre avant 11 heures du matin.
Aucune marge de négociation n’est laissée à la délégation allemande. Elle se voit imposer la livraison de:
5000 canons
25000 mitrailleuses
1700 avions
la flotte de guerre et les sous-marins;
L’armée allemande est sommée d’évacuer sous quinze jours les territoires envahis ainsi que l’Alsace-Lorraine.
Dans l’après-midi du 10 novembre, le Maréchal Foch, dans l’attente de la décision des autorités allemandes, se rendit, accompagné par le Général Weygand , à Rethondes pour se recueillir dans la petite Eglise du village.
Le 11 novembre, à 5 heures, l’Armistice est signé au Carrefour de Rethondes,au milieu de la forêt de Compiègne.
Le 11 novembre à 11 heures, le son du clairon retentissait sur tous les points du front
«La onzième heure, le onzième jour du onzième mois de l’année 1918 » les cloches du village de Rethondes annonçaient au monde entier la fin des hostilités. Rethondes s’inscrivait à tout jamais dans l’itinéraire de la Paix et dans la Mémoire Mondiale.
Situer la grande Guerre dans l’Histoire était déjà une préoccupation de celles et de ceux qui l’avaient vécue. Justifier ou simplement expliquer le sens de ces quatre ans et demi de luttes sanglantes fut une priorité avant même que les traités de paix ne viennent apporter leurs jugements contestés.
.Au-delà de ses retombées politiques, la guerre elle-même, avec sa violence inouïe, fut au coeur des préoccupations contemporaines. La conviction que la guerre avait été une époque historique restait une conviction répandue parmi les millions de soldats qui rentraient dans leurs foyers La guerre avait été vécue comme une rupture temporelle qu’il fallait résorber.
Histoire et mémoire constituèrent deux dimensions de ce processus.Les familles endeuillées ressentaient la nécessité de rétablir le fil de leur histoire personnelle à travers celui de la guerre. Le flot de mémoires, de carnets ou de lettres publiés après la guerre sont la trace écrite d’un réflexe plus général qui a marqué la culture orale et familiale. A l’échelle locale ou nationale, la commémoration se doublait du besoin d’établir des narrations du conflit.
Avec la lente disparition des vétérans, naquit une nouvelle vague d’intérêt pour la « mémoire » du conflit et, surtout, pour le sort des ses combattants. Cet intérêt fut nourri par les affinités que la jeune génération manifesta pour celle de ses grands-parents, voire de ses arrière-grands-parents
Mémoire, intérêt que nous devons tous, chaque 11 novembre, dans tous les villages, devant chaque monument aux morts, se rappeler pour ne pas oublier.
D.G. Septembre 2008
D’après l’encyclopédie de la Grande Guerre
L’avion américain « MARAUDER Bp26 » s’est écrasé à Rethondes
Le jeudi 5 octobre 1944, en fin de matinée, une forteresse d’une escadrille d’avions de bombardement américains s’est écrasée en ce lieu.
Elle revenait d’une mission opérationnelle sur l’Allemagne et avait été touchée par des obus anti-aériens.
Des six personnes qui composaient l’équipage, deux ont été sauvées par les habitants du village. Les autres ont péri brûlées dans les restes de l’avion.
C’est donc à leur mémoire que ce monument a été élevé et nous venons commémorer chaque année le sacrifice de ces jeunes américains qui, comme beaucoup de leurs frères, ont versé leur sang pour la libération de la France.
- L.TOR LT FLINN (Pilot)
- LT JOHNSON (Co-Pilot)
- LT HICKS (Bomb-Nav.)
- S/SGT. GRAFF (Eng-Gunner)
- S/SGT. NAYLOR (Rad-Gunner)
- SGT. JOHNSON (Arm-Gunner)
Seuls, les sergents ROBERT C NAYLOR et ROBERT G JOHNSON ont survécu.
Certaines rues de Rethondes portent le nom des soldats
Morts Pour La France (MPLF).
Paul Arnoult né le 29 juin 1884 à Rethondes MPLF le 7 septembre 1914 à Chapton (Aisne)
Bernard Béjot né le 23 mars 1892 à Rethondes MPLF le 26 décembre 1914 dans la Meuse
Georges Bernard né le 13 juin 1889 à Trosly-Breuil MPLF le 23 novembre 1918 en Serbie
Marcel Bouland né le 22 avril 1893 à Rethondes MPLF le 7 septembre 1914 dans la Marne
Eugène-Albert-Léon Cantois né le 4 juillet 1869 à Rethondes Mort pour la Patrie le 25 octobre 1917 dans la Manche . Pas reconnu MPLF mais il est inscrit sur le Monument aux Morts
Lucien Denain né le 25 février 1885 à Rethondes MPLF disparu dans l’Aisne avant le 22 février 1916.
Paul Herbin né le 4 août 1893 à Argenteuil MPLF le 11 juin 1918 dans l’Aisne
Les autres rues de Rethondes
Rue du Maréchal Foch : Le Maréchal Foch est venu se recueillir dans l’Eglise de Rethondes le 10 novembre 1918
Sente de l’Alun : Du nom dela pierre d’Alun utilisée en teinturerie depuis l’Antiquité.
Rue Croisette : De croisement
Place Popinot : Bienfaiteur pour Rethondes
Rue de Verdun : En souvenir des combats à Verdun
Rue Charles de l’Aigle : Maire en 1908, conseiller général de Ribécourt, député de l’Oise
Rue des Bois : Sortie de Rethondes vers les bois en direction de Choisy au Bac
Chemin du Francport : En direction du Francport
Voirie Mangin : Général Mangin, distingué en 1916 à Verdun
Rue de l’Armistice : En souvenir de la signature de l’Armistice dans la Clairière de Rethondes
Rue des Affins : Du rû des Affins
Rue de la Terre Galice : D’un lieu-dit près de l’Aisne
Rue de la Couturelle : D’un lieu-dit près de l’Aisne
Rue du Chemin Vert : En direction des près
Chemin de la bataille : Passage des soldats
Square de l’Espérance : Du nom de Robert Arthur Espérance des Acres grand-père paternel de Madame Henriette de Grammont
Rue Henriette De Grammont : En souvenir de Madame Henriette de Grammont Maire de Rethondes de 1947 à 1983
L’écueil du Hérant
L’écueil d’Hérant et l’écluse :
En limite Est du territoire de la commune de Rethondes, se situe l’écueil d’Hérant. De tout temps, la navigation sur l’Aisne, entre Soissons et Compiègne (les 2 grandes villes sur son cours), a été entravée par des hauts fonds constitués principalement de rochers. Au lieu-dit d’Hérant, ce n’est pas un rocher, mais une véritable barrière naturelle en grès compact qui traverse le lit de la rivière sur une longueur de près de 200 m ! On l’appelait au XIXème siècle « la bouilloire d’Hérant ».
La circulation fluviale nécessitait d’une part des bateaux à très faibles tirant d’eau (en limitant le tonnage) et l’observation du niveau d’eau (navigation impossible en période d’étiage avec tirant d’eau alors limité à 30 cm).
Dès le 1er quart du XIXème siècle, l’essor économique et la nécessité de développer le transport au moyen de bateaux à vapeur font envisager la ‘canalisation’ de l’Aisne avec la construction de huit écluses depuis Celles jusqu’à la confluence avec l’Oise. Dans cette optique, l’écueil d’Hérant fait l’objet d’études particulières, comment en effet passer ce barrage naturel ?
La solution retenue est de créer – latéralement au coude naturel que fait la rivière à cet endroit – un canal éclusé permettant d’éviter l’écueil, et de supprimer un coude inutile. Il fallut d’abords vérifier que le banc de grès ne se prolongeait pas jusqu’au futur canal. Par ailleurs, afin d’augmenter le niveau d’eau sur le cours de l’Aisne, un barrage construit sur l’écueil devrait être réalisé. Le devis de 290 000 F est approuvé par le Ministre le 23 mars 1839.
L’étude et la construction faites dans la précipitation conduisirent à des dysfonctionnements qui nécessitèrent 9 ans plus tard d’envisager d’importantes modifications dans la conception du barrage. De projet en contre-projet, ce fut fait en 1880, et c’est l’ouvrage que l’on peut encore voir aujourd’hui.